Cette nuit, j’ai rêvé qu’on se votait un MAP, un ministère de l’apprentissage. Apprendre, désapprendre, réapprendre, c’est le nouveau visage de l’apprentissage. Chaque nouvelle mise à jour de logiciel demande de désapprendre partiellement et de réapprendre. Des emplois qui existent aujourd’hui n’existeront plus, et d’autres auront été créés. La création…
On a un jour opéré un homme au champ de combat avec des scies manuelles, l’alcool ou rien pour tout anesthésiant et des conditions d’hygiène difficiles à se représenter. Si on s’asseyait un moment pour jouer à Timeline médecine, on constaterait la vitesse d’évolution, de changements, de découvertes, de créations permises par de nouveaux apprentissages. Aux problèmes rencontrés, on cherchait à trouver des solutions et ça continue aujourd’hui.
On a un jour été portés par des chevaux, puis par des chars, des bagnoles, des voitures et des bolides. On retrouve maintenant des engins dont on ne pouvait se douter dans Back to the future.
On a appris à comprendre la mécanique, l’électricité, le corps humain, l’informatique, la robotique et, dans les 15 dernières années, on a appris à découvrir le cerveau. Les neurosciences sont nées. Et tout récemment, la neuroéducation. Au Québec, l’ARN, l’association pour la recherche en neuroéducation, a été fondée par Steve Masson, professeur à l’université du Québec à Montréal. Elle vise la diffusion et le partage des nouveaux apprentissages en neuroéducation et le partage d’expertise au niveau mondial afin de tirer profit des découvertes de chacun pour faire progresser la recherche à son plein potentiel.
Comment apprend-on? Est-ce qu’apprendre est polysémique? Est-ce qu’on apprend son numéro de téléphone comme on apprend à dessiner ou à calculer? Comment peut – on guider, favoriser l’apprentissage?
Et si on concevait le jeu Timeline de l’éducation, de quoi cela aurait-il l’air? Où se situe dans le temps l’invention de la feuille mobile? Des pupitres? Du crayon mine et du stylo? De la dictée? De l’école active ou du mot métacogniton?
Comment cultive-t-on notre passion? Celle qui nous a poussés à oeuvrer dans le milieu de l’éducation, le creuset de demain, le porteur d’hier, le favorisateur de création… C’est en train de devenir quoi notre système d’éducation? Et j’en connais plusieurs profs et intervenants qui inspirent par leur passion!
J’ai appris à faire du ski un jour. Luc m’a appris à skier. J’avais peur, j’étais en position de vulnérabilité et mon ego en prenait un coup! Luc, il m’a acueillie là-dedans. Pas de jugement, rapidement en sécurité, car il est assuré, solide, ancré. On peut se hasarder, il nous protégera de ce qui effraie. Je n’étais pas seule. Il m’a expliqué, m’a montré, m’a fait pratiquer et m’a amenée à réfléchir à ce qui pourrait être fait pour bonifier mes balbutiements de bébé skieuse. Et à tenter de comprendre pourquoi cela aiderait. Qu’est – ce que cela me permettrait de faire? Le succès visé. Pas celui d’aller dans les bosses, le succès suivant, mon succès suivant, mon +1. Je partageais la pente avec des bambins entre 3 et 8 ans. Ego. Et je me rends compte qu’on apprend tous. Point. Au diable l’âge! « Il n’y a pas d’âge pour apprendre », disait-on. Aujourd’hui, on parle de plasticité du cerveau. On observe l’apprentissage par imagerie… Comment fait-on? Comment apprend-on?
J’ai appris à faire du ski un jour. Je me sentais en sécurité. J’avais cette conviction que Luc ne me jugeait pas, qu’il me croyait capable, j’ai eu confiance, j’ai appris. Je dois me pratiquer maintenant. Seule. Mais il se peut que je redemande de l’aide à un autre ou encore que j’en offre un soupçon…